Le pergélisol désigne un sous-sol gelé en permanence. Il représente environ 20% de la surface mondiale, 25 millions de km², dont un quart des terres de l’hémisphère Nord. Mais suite aux températures en hausse, le pergélisol fond lentement mais sûrement. Au Québec, il a déjà reculé de 130 km vers le Nord.
« Selon nos calculs, le dégel a débuté il y a une quinzaine d’années » explique Kevin Schaefer, chercheur au sein du Central National américain sur les Données de la Neige et de la Glace (NSIDC). Depuis, le pergélisol s’est révélé être une source importante de gaz à effet de serre, selon cette étude réalisée au profit de la NASA et publiée cette semaine dans le journal Tellus.
Dans un scénario « moyen » concernant le réchauffement climatique, 29 à 60% du pergélisol vont fondre suite à la hausse des températures, ce qui représente 190 gigatonnes de dioxyde de carbone supplémentaires relâchés en deux siècles. « C’est comparable à la moitié de la quantité libérée dans l’atmosphère depuis le début de la révolution industrielle ».
Dans les régions polaires, cela mènera à une hausse de la température de 8 à 10 degrés, ce qui devrait modifier radicalement la région, mais pas seulement puisque ce réchauffement se répercutera sur l’ensemble de la planète, soit trois degrés supplémentaires.
En outre, les calculs des scientifiques ne peuvent pas prendre en compte le méthane stocké dans le pergélisol. Quand on sait que l’effet de serre engendré par le méthane est quarante fois plus fort que celle du dioxyde de carbone, on a vite compris l’impact de ce dégel… (ca)