L’effet pervers de l’électricité verte

L’électricité verte qu’elle provienne de l’éolien ou du photovoltaïque a le vent en poupe et est très largement subsidiée par les états.

Cette subsidiation n’est pas sans avoir quelques effets absurdes, ainsi en Allemagne est apparu plusieurs fois le phénomène de prix négatifs ; ce qui signifie que l’on est payé pour acheter de l’électricité !

On a vu dans la nuit du 3 au 4 octobre 2009 le prix du MWh atteindre -500€ alors qu’habituellement il oscille autour des +40€.

Pour faire court c’est le distributeur d’électricité qui s’est vu contraint de payer l’acheteur pour parvenir à écouler sa marchandise … stupide n’est ce pas ?

Ce coût de -500€ le MWh est bien entendu un record mais sans en atteindre de tel sommet ce phénomène s’est reproduit près de 25 fois en 2009 et 4 fois cette année.

De plus pour en arriver là il faut la conjonction de deux phénomènes :

– une faible demande

– une production verte à pleine capacité (vents forts, ensoleillement maximal)

Il est à noter qu’en Allemagne, comme dans bon nombre de nos pays, les énergies renouvelables sont très largement subsidiées et plébiscitées.

En clair l’électricité issue de ces filières bénéficie d’une priorité pour être injectée et les revendeurs d’électricité sont obligés de l’acheter à un prix garanti et ce quelle que soit la demande finale.

Derrière ce mécanisme les gouvernements tentent de favoriser l’écoulement de l’électricité à ceux qui font l’effort d’investir dans ce secteur.

Mais voilà c’est le consommateur qui se retrouve avec une facture alourdie puisque la perte engendrée par le prix négatif se retrouve in fine dans la facture des citoyens.

Et alors à qui profite le crime ?

Car il y a bien entendu un gagnant malgré tout … pour le voir il faut se tourner vers les propriétaires de barrages hydraulique.

Ceux ci se font payer pour utiliser de l’électricité avec laquelle ils font tourner les pompes qui remplissent au maximum ces barrages.

Une fois le prix redevenu « normal » ils ne leur restent plus qu’à rouvrir les vannes et à produire une énergie gratuite pour eux … qu’ils feront payer à prix d’or !

Que retenir de cette situation ?

Tout d’abord avec l’engouement des énergies renouvelables ce genre de situation risque de se reproduire de plus en plus fréquemment si on y prend garde.

Ensuite que ce phénomène de prix négatif est un plaidoyer des défenseurs des énergies conventionnelles et surtout des centrales nucléaires.

Pour terminer il faut bien comprendre que le vent, magnifique pourvoyeur d’énergie verte, peut d’un jour à l’autre tomber de 0% à « plus qu’il n’en faut »  en terme de production.

Il faut donc y adosser des centrales conventionnelle pour supporter les jours de carence et cerise sur le gâteau il serait bon de trouver le moyen de stocker une partie de cette électricité les jours de surproduction.

Bien entendu on pourrait arguer du fait qu’il suffirait de ralentir, voir d’arrêter certaines centrales conventionnelles lorsque le prix de l’électricité devient négatif mais attention ceci n’est pas sans inconvénient.

D’une part on peut très bien basculer d’un excès vers un autre et se retrouver en quelques heures en déficience et redémarrer ces centrales coûte très cher … certains préfèrent donc produire en pure perte !

Source: AFP

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