Une erreur souvent commise non seulement par les néophytes mais également par les professionnels du secteur est de considérer les biocarburants comme une solution aux émissions de CO2.
Le calcul fort simple voire simpliste est que les biocarburants émettant du CO2 ne font que relarguer dans l’atmosphère ce que la plante a capté lors de sa croissance.
Si on ce limite à ce point de vue ce n’est pas tout à faux mais il faut pondérer ce message et prendre du recul pour mieux comprendre l’impact global d’une agriculture orientée vers le biocarburant.
Tout d’abord il faut savoir que les carburants issus de cette agriculture sont aujourd’hui à base ligneuse ou herbacée et ont pris la place des carburants à base maïs ou soja ; ceci est déjà une bonne chose qui évitera de faire un choix entre l’assiette et le réservoir.
Tempérons cet optimisme car il faut impérativement dégager des surfaces cultivables pour ces nouvelle cultures faute de quoi nous serons toujours devant ce choix inéluctable l’assiette ou le réservoir.
Jerry Melillo, du Marine Biological Laboratory à Woods Hole dans le Massachusetts, prédit que ce déboisement sera plus émetteur de CO2 que ce que ne pourront jamais absorber les cultures biocarburants.
Il faut en plus tenir compte de l’utilisation des engrais, d’une part grands consommateurs d’énergie et d’autre part responsable d’importantes émissions de protoxyde d’azote (N2O).
Ce gaz classifié comme polluant par le protocole de Kyoto est le quatrième gaz à effet de serre après la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone et le méthane.
Son potentiel de réchauffement global à 100 ans correspond à 298 fois celui du CO2 (selon IPCC, 2007, AR4, chap. 2, p212).
A la lecture de ceci il devient évident que le remplacement de notre énergie fossile par des biocarburants tels que cultivés aujourd’hui n’est pas la solution.
D’après Techno-Science